Accueil Culture A El Teatro : «Alik Nghanni» célèbre le spectacle dans tous ses états

A El Teatro : «Alik Nghanni» célèbre le spectacle dans tous ses états

 

Une vingtaine d’acteurs amateurs explorent la scène et ses coulisses sur un ton à la fois décalé et décomplexé. «Alik Nghanni», une pièce de théâtre produite par El Teatro Studio, offre au public une heure et demie de bonheur pur.

El Teatro Studio est une formation pour acteurs, que propose cet espace d’art et de culture depuis maintenant vingt ans. Une initiation au jeu, destinée aux enfants, adolescents et adultes prodiguée par des spécialistes reconnus de la scène artistique tunisienne et qui donne, de temps en temps, lieu à des pépites, notamment en ce qui concerne El Teatro Studio adultes.      

«Alik Nghanni» (ma chanson t’est destinée), une pièce éponyme de la chanson de Hedi Jouini, mise en scène par Naoufel Azara, fait partie des créations de cet atelier de formation, qui se distinguent par leur originalité, leur fantaisie et l’incroyable ribambelle de ses personnages truculents. Plus fous les uns que les autres. Dans «Alik Nghanni», une vingtaine d’acteurs amateurs déploient pendant, près d’une heure trente, toute leur énergie sur la scène. Et même plus, à proximité du public, dans les rangs de la salle. Le sujet se prête bien à la débordante et gaie frénésie «d’Alik Nghanni» : le spectacle dans tous ses états.

Des feuilletons mélodramatiques, au chant arabe classique, avec ses divas, tel Oum Kalthoum et Najet Essaghira, la chanson populaire, les cafichanta d’antan, l’opéra, les fan clubs d’Elvis Presley… En plus d’un clin d’œil à nos chanteurs cultes nationaux, les incontournables Jamoussi, Jouini, Gharsa. Parodiés jusqu’à l’infini, les acteurs les réinterprètent sur le ton de la dérision, dans un jeu de pitreries, qui rappelle les fondamentaux de la Commedia d’ell’Arte. Ce genre de théâtre comique et populaire basé sur la farce, qui inspire beaucoup le maître des lieux, le grand Taoufik Jebali.          

Au-delà de ses airs de légèreté, de désinvolture et de burlesque, la pièce dévoile aussi les coulisses de la scène : le harcèlement sexuel des actrices, leur exploitation, la précarité des artistes, la censure et sa pesanteur… Le public, l’autre composante du spectacle et sans lequel aucune scène n’est possible, est très présent dans «Alik Nghanni», puisqu’il fait partie intégrante du décor.

Un public vivant, réactif, émotif, coléreux, qui n’hésite pas à réclamer son «droit à une prime d’applaudissement», et à se voir cité, nommément, avec toutes ses composantes sur l’affiche de chaque représentation !     

Ils et elles s’appellent : Sabrine Ghannoudi, Amine Rachid, Khalil Kallali, Karim Dekhili, Hiba Ouled Nasr, Rihab Ben Mohammed, Fatma Ben Youssef, Sirine Hammami, Nadia El Khomsi, Mohamed Amine Njili, Hichem Bouraoui, Hajer Dridi, Zeineb Melki, Mehiar Hajji, Ahmed Mansour, Dorra Jarraya, Achraf Belgacem, Asma Ben Amor, Meriem Mansouri, Youssef Rahmani, Leïla Menkbi, Haifa Zahani… Des acteurs amateurs ? Pour le moment. Ils représentent, en tout cas, une belle pépinière pour des rôles et des personnages à venir encore plus élaborés, que nous espérons voir dans d’autres productions.

crédit photo : © Abdelkader Garchi
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